Jeudi 16/06/11 au soir: Prelude to Madness !
Après une rude journée de labeur (By Bye Hellrouville, Bye Bye !!!), arrivée vers 21h : cette fois, le périph nantais ne m’a pas piégé ! Premier constat : c’est encore plus blindé de monde que l’année dernière, mais il faut dire que pour la première fois, le Hellfest est sold out depuis un mois ! Il semblerait d’après certaines sources que nous ayons atteint les 80 000 entrées sur 3 jours pour ce weekend prolongé de folie, ce qui est un beau pied de nez aux roquets intégristes qui ont encore essayé de nuire à notre beau rassemblement, mais une fois de plus en vain…
La foule est une fois de plus cosmopolite : on rencontre toujours autant d’Anglo-saxons, des Italiens préparant la pasta (promis, ce n’est pas un cliché !), de vaillants vikings scandinaves, de fiers Ibères « borrachos », les indéboulonnables Bretons et leur inévitable Gwenn Ha Du ; bien sûr une petite communauté de compatriotes toujours aussi « Normandie über alles », quelques contingents slaves et balkaniques (j’ai entendu un « Serbia, Serbia !!! » entonné gaiement) voire des destinations plus ‘‘exotiques’’ (on a parlé requins avec un Australien et un Néo-Zélandais !).
Après moult péripéties pour monter la tente dans un trou de souris (la densité se compte en milliers de tentes/km2, comme dirait mon frère Greg, « ça construit vite par ici !!! ») puis pour gonfler un matelas, je peux m’accorder un petit Glen Livet bien mérité avec le frangin puis un apéro pour célébrer à minuit les retrouvailles avec la Maufet/’ti Kurt Crew. Il est temps d’ailleurs d’aller évacuer la frustration hérouvillaise sous la tente du Metal Corner où les classiques du Hard et du métal font vibrer la horde de métalleux couche-tard : l’occasion de prendre la température (c’est déjà chaud-bouillant !!!) d’un public au taquet : ça chante, ça bouge et ça tape des mains. Que c’est bon de fraterniser avec de parfaits inconnus, souvent issus d’autres nations, unis par une passion commune ! C’est sympa aussi de croiser des visages connus vus au Wacken, au Motocultor et/ou aux Hellfest précédents : l’occasion de tripper avec un Titi qui a ressorti son stetson zébré ! Je me frotte aux premiers pogos du weekend, déjà très virils, avant de charger vers le 1er rang à l’appel de Enter Sandman, puis pour bramer (clin d’œil à Aurore inside ^^) un Fear of The Dark repris comme il se doit à gorges déployées. Paradise City des GUNS fait danser l’assistance avant qu’un Davidian de Machine Head achève tout le monde. Je suis récompensé de mes efforts par un des DJ’s qui m’offre une rasade de Jägermeister avant de slammer. Dodo à 4h.
Vendredi 17/06/11: Pluie d’Enfer !
10h: Réveil difficile après un sommeil médicamenteux (cochonnerie de rhume, pas l’idéal pour un festi !) au son de KLONE, stoner doom français, qui termine par une très belle reprise d’Army of Me de Björk.
11h20 : achat de jetons pendant que VALIENT THORR délivre un Hard Rock échevelé revigorant, même si la voix du chanteur, l’autoproclamé Thorr, n’a rien d’exceptionnelle.
11h35 : Je ne suis pas convaincu par la bouillie dissonante servie par SUICIDE SILENCE, malgré quelques passages techniquement intéressants qui émergent de ci delà : si c’est ça le Deathcore, je ne suis pas fan…
12h00 : Manger !!! Pour l’instant, il n’est tombé que quelques goutes, espérons que nous passerons à côté du déluge annoncé…
12h30 : Oups, j’ai parlé trop vite : hélas, Météo France ne s’était pas trompé ! Faire la queue sous la flotte, c’est pénible, même si ce n’est pas encore les grandes eaux.
12h44 : J’arrive à me faufiler sous la Terrorizer Tent, logiquement prise d’assaut vue les conditions climatiques, pour écouter IN SOLITUDE. Le son est trop fort, limite assourdissant, mais le Heavy classique des Suédois au chanteur talentueux (à la voix proche de celle de MERCYFUL FATE, voire de celle d’Andy B. Frank de BRAINSTORM) est vraiment réconfortant. Ça fait penser aussi à JUDAS PRIEST et les petites ‘‘maidenades’’ permettent de finir sur une note très positive. La foule compacte a parfois applaudi lors des breaks. Bref : bonne mise en appétit !
13h12 : Sous le refuge tout relatif d’un des rares arbres, je regarde d’un œil distrait le Punk Hard Rock survitaminé des trublions de THE DWARVES en sirotant une Guiness, quand mon chef m’appelle pour un remplacement express la semaine suivante: on a été obligé de s’y reprendre à 2 fois vu le bruit. Hum, heu… grillé ^^.
13h25 : Au chaud sous la Hard Rock Tent, je me frotte au Black avant-gardiste de DODHEIMSGARD. C’est une formule ma foi fort gouleyante avec force changements d’ambiance, claviers bien audibles, rythmiques guerrières et chant versatile, tantôt haineux, tantôt déclamatoire. Ça ressemble presque à EMPEROR dernière période (mais un cran en dessous, quand même). Sympathique découverte pour moi, en tout cas.
14h40 : Juste le temps avec Greg d’écouter les premières mesures de CHURCH OF MISERY (du stoner plombé japonais [sic] avec un chanteur à la voix proche de Phil Anselmo) que déjà mon pote Bunny et ma chérie m’annoncent qu’ils sont arrivés.
Mission camping au son toujours très efficace du Métal de DAGOBA (des habitués des lieux, qui comptent désormais dans l’Hexagone, et même au-delà !).
16h : Un déluge biblique a vicieusement surpris UnLapin en train de monter sa tente. C’est donc trempés comme des soupes que nous arrivons devant ALTER BRIGE qui offre un set plus bourrin que je ne l’aurais cru. La voix de Miles Kennedy (chanteur de SLASH) est vraiment belle, et c’est en plus un guitariste doué, il le prouve d’ailleurs lors d’un solo que l’ancien ‘‘axe man’’ des GUNS n’aurait pas renié !
16h21 : Place au typhon japonais (décidément, c’est une invasion nippone, cette année !) avec MAXIMUM THE HORMONE, une tornade assez indescriptible mêlant dans un joyeux bordel de nombreux styles, faisant se côtoyer violence et passages délirants avec quelques pauses plus aériennes assurées par la massive batteuse (une délurée qui interpelle en japonais la foule : cette dernière ne comprend rien mais approuve, hilare, avant que l’intenable demoiselle s’essaie au français par le truchement de petites fiches qui la font autant sourire que nous). En tout cas, ce cocktail original remporte une adhésion massive, or ce n’est pas Master Bunny, grand fan devant l’éternel s’étant jeté avec ferveur dans l’enfer du pit, qui me contredira : Banzaï !!! Par contre, le soleil joue avec les nuages, et donc avec nos nerfs…
17h35 : Après une petite pause pour que Blood Bunny goûte aussi aux joies de la Guiness et dire coucou au pote d’Aurore, Alan, c’est à son homonyme (celui là est surnommé Nemtheanga et sa bande d’Irlandais que nous rendons visite. Ils distillent un Black majestueux, épique, emprunt d’influences folk. Toujours aussi habité par ses textes, le leader peinturluré sait solliciter un public globalement conquis. Hail to pagans !!! On part sur All Empires fall pour se placer en attendant THE EXPLOITED, alors que THE CULT termine son set (un groupe de Hard certes sympa mais qui ne m’a jamais transcendé).
Je me rends compte plus tard que j’ai perdu toutes les photos faites jusque là à cause d’une carte SD qui a foiré et que j’ai dû formater sans possibilité de sauver les clichés pris auparavant… Je suis partagé entre la colère et la tristesse. Heureusement que j’avais une memory card de secours ; même avec 1 seul Giga, j’ai pu prendre l’essentiel des autres groupes en photos, ce qui m’obligera cependant à effacer de nombreux prises de vue sur place, mais ne sera pas sans conséquences fâcheuses pour la batterie, comme on le verra hélas plus loin…
Sans surprise, les anglais de THE EXPLOITED balancent leur Punk Hardcore à toute vitesse, avec un son un peu crade mais une rage intacte malgré les années. Mon frère Barnay s’en donne à cœur joie (même s’il trouvera par la suite que le groupe n’était pas à son maximum, peut être à cause d’un horaire de passage trop précoce) et nous gratifie de sa petite danse du coreux ^^. Wattie, affublé de son éternelle crête rouge, ne fait en tout cas toujours pas de quartier : Fuck the system !!! Cela dit, le timing doit être serré car l’iroquois quitte la scène comme un voleur…
19h : horreur, la pluie qui est de retour détrempe mon calepin, j’aurai bien du mal à relire mes notes par la suite. Ça n’empêche pas DOWN d’enchaîner très vite avec son stoner/rock groovy qu’il offre aux nombreux courageux qui osent braver les éléments. Anselmo est particulièrement en voix et va au contact des premiers rangs, micro enroulé autour du cou. Un petit hommage au regretté Dimebag introduit un Lifer bien senti suivi de New Orleans is a Dying whore et Ghost along the Mississippi. Mais le titre que j’attends, c’est Stone the crow (qui ne viendra qu’en rappel). Un court extrait vocal du Black Diamond de KISS (dont les membres de PANTERA étaient fans) lance Hail to the Leaf (le groupe ‘‘aime la botanique’’…) et Eye of the South. Hellyeah !!! En guise de bis surprise, il nous sert l’inusable et sur-heavy Bury me in smoke, durant lequel le batteur Jimmy Bower fait le pitre avec un soutif balancé par une aficionada. Et à la fin du morceau, le gang de sudistes laisse même ses roadies jouer à leur place : sympa !
21h39 : Le froid, l’humidité et la faim nous ont contraints à un repli tactique vers le camping pour s’équiper de vêtements chauds et nous sustenter. Du coup, on revient à la fin des STOOGES (déjà vus de nombreuses fois) qui nous gratifient pourtant d’un I wanna be your dog d’anthologie. Devant un public pas forcément totalement acquis à sa cause, tonton Iggy a sorti le grand jeu : heureux de sa prestation et de la réaction positive du public, l’iguane sur qui l’âge ne semble pas trop peser, triomphe en nous montrant son derrière d’éternel jeune homme de plus de 60 ans. Réjouissant !
22h00. Mais la vrai première claque de la journée s’appelle MORBID ANGEL ! Si le son est trop fort (une constante sur la majorité des concerts cette année, malheureusement, il faut d’ailleurs porter des bouchons d’oreille quasiment en permanence, même loin des scènes…), il est fort heureusement limpide, ce qui nous permet de profiter au mieux des talents de ses impeccables techniciens. Tim Yeung ‘‘The missile’’ à la batterie remplace idéalement le légendaire Pete Sandoval convalescent, pourtant c’est surtout le retour aux bercails du bassiste chanteur David Vincent [sic] qui permet de restituer fidèlement les classiques du groupes. Mais c’est bien sûr les soli de l’extraterrestre Trey Azagthoth qui crucifient une assistance tétanisée. En bref, ce soir, l’Ange morbide envoie du lourd !!! Or les extraits de son nouvel album (qui a déclenché la polémique à sa sortie à cause de son orientation plus synthétique voire ‘‘indus’’) passent comme une lettre à la poste l’épreuve du live. Et puis comment ne pas succomber à des chefs d’œuvre du Death Métal alambiqué que sont Chapel of Ghouls ou Suffer the Children ?
22h45 : ROB ZOMBIE, c’est l’Entertainement à l’américaine dans toute sa splendeur : décors et projections de films d’horreur, débauche de lights du plus bel effet, maquillages et costumes, un peu comme un ALICE COOPER de l’indus. Certes, c’est musicalement assez basique, mais diablement efficace ! Et puis Rob assure le show. Quant à Johny 5, il sait balancer le solo qui tue au bon moment (Marilyn Manson aurait été bien inspiré de le garder…). D’ailleurs, la zic du sieur Zombie ressemble parfois à celle du Révérend, mais en plus fun. Et puis entre une diva cocaïnée qui n’est, 3 fois hélas, désormais plus capable d’assurer un concert décent et un histrion qui m’en donne au moins pour mon argent, le choix est vite fait… Bref, un concert idéal pour une fin de soirée, vautré dans le giron douillet d’Aurore adossée à un arbre, dans un trip délicieusement régressif…
1h du mat’ : Pour finir en beauté, le gig d’IN FLAMES, qui reprend peu ou prou les éléments de son succès ici même il y a 2 ans, à savoir une grosse production à base de pyrotechnie et de murs lumineux, avec une excellente sonorisation et de très beaux jeux de lumière. Sauf que cette fois, Anders Fridén semble beaucoup moins ivre et chante donc bien mieux. Le départ du gratteux Jesper Stromblad ne se fait pas trop sentir, y compris sur des classiques comme Pinball map, qui sont toujours aussi efficaces. Même Deliver Us (très moyenne sur le dernier album) passe plutôt bien une fois jouée sur scène. Only for the Weak fait jumper le public, trop heureux de pouvoir se réchauffer avec un aussi bon titre. Moment d’émotion avec ma Baby Dark sur le magnifique Come Clarity, avant que je ne me lâche sur les superbes riffs de The Quiet Place, suivi par le bourrinissime Take this Life. Ce dernier concert de la journée (pour laquelle le bilan est très positif niveau musique, mais pas en ce qui concerne le temps !!!) se clôt par un feu d’artifice qui prouve, s’il en était encore besoin, qu’IN FLAMES a parfaitement joué son rôle de tête d’affiche !
Samedi 18/06/11 : Metal Thrashing Mad !
10h : C’est au seul groupe normand du Fest que revient la tache ingrate de ‘‘réveiller les morts’’. En seulement 25 petites minutes, HEADCHARGER s’acquitte de cette charge avec sa bonne humeur et son énergie habituelles. A (re)voir dans un contexte plus favorable au festival Artsonic le 22 juillet 2011 à Briouze, dans mon Orne natale.
10h30 : LYZANXIA (encore un groupe ‘‘cocorico’’, ils sont d’ailleurs assez rares cette année, et jamais en position avantageuse, à croire que seul GOJIRA a le niveau requis depuis la défection de TRUST…) enchaîne, mais le son est cette fois-ci vraiment trop écrasant et les basses surmixées, pour un résultat bouillasseux qui finit par être pénible, ce qui est dommage pour ce groupe de Métal moderne par ailleurs plus que honorable.
11h10 : c’est au tour de CRUCIFIED BARBARA de nous envoyer son Hard Rock puissant et mélodique. S’il s’agit d’une des trop rares touches féminines de ce festi, nos Suédoise préférées n’en appuient pas moins pour autant sur leur côté Heavy Metal. Elles perdent donc un peu en finesse, mais pour gagner en force de persuasion. La voix de Mia Blackheart est plus éraillée que sur CD, cela dit, ça renforce l’aspect Rock n’ Roll d’un set un peu trop court mais pourtant convainquant.
11h58 : C’est l’heure de la pause bière-café (Guiness, quoi, mais promis, je n’ai pas d’actions chez eux, malheureusement ^^) avec la Mauffet Team, le Thrash classique de WHIPLASH dans les cages à miel (correct mais pas exceptionnel).
14h11 : ANGEL WICH et MEKONG DELTA se sont succédés, proposant du vieux Heavy thrashisant (avec un côté plus progressif pour le 2nd). Mais après décision collective, c’est le moment choisi pour un premier round de repérage à l’Extrem Market puis pour une séance de restauration alors qu’un groupe de Punk Rapcore ( ?!?) – DEEZ NUTS – balance la sauce sous la Terrorizer.
Retour devant les grandes scènes pour HAMMERFALL : malgré un effectif plusieurs fois remanié, son Heavy guerrier est toujours aussi fédérateur, ce que confirment les acclamations de la foule qui scande son nom, à la plus grande satisfaction du combo scandinavo-teuton. La voix de Joacim Cans est décidément magnifique alors que les vieux titres se mêlent harmonieusement avec les nouveaux : du tout bon !
15h00 : Quasi sieste tandis que THE HAUNTED est remplacé au pied levé par les belges d’HEMORAGY (originellement programmés sous la tente du Metal Corner) qui profitent crânement de l’opportunité inespérée qui lui est offerte, se permettant même de blaguer sur scène ! Encore une fois une formation de thrasheurs, mais qui a la double particularité d’être un power trio et d’avoir une bassiste/choriste (hurleuse serait en fait plus approprié !). Cerise sur le pain de C4, ils décochent une reprise supersonique d’Ace of Spades avant de terminer par un morceau bien francophone, le goguenard Bourrés. Le temps est meilleur que la veille mais les éclaircies alternent encore avec de froides bourrasque, voire quelques goutes de pluies… L’idéal pour chopper ou entretenir la crève…
15h25 : On continue de se reposer avec le Hard Rock classieux ‘‘so british’’ d’UFO, un gang de papis qui se permettent pourtant une jam sur Rock Bottom, avec la guitare de Vinie Moore au top. Un Doctor, Doctor qui fait toujours plaisir vient clore cette honnête prestation.
16h15 : Réveil pas du tout en douceur avec le Thrash (tiens donc, serait-ce le genre dominant de ce samedi ?! ^^) virulent de MUNICIPAL WASTE, que j’avais raté il y a 3 ans pour cause de Jury de Bac. Et bien, comme on dit en Normandie : « ça calôche dur !!! », c’est-à-dire que c’est ultra bourrin et rapide… Dans nos faces !!!
17h05 : Changement de registre avec THIN LIZZY. C’est assez étrange de voir une légende sans ses principaux membres fondateurs… Par contre, il faut avouer que le vocaliste approche assez fidèlement le timbre du regretté Phil Lynott. Mais malgré la présence d’anciens guitaristes, renforcés par Vivian Campbel (DEF LEPPARD), on a l’impression de voir un tribute band, un peu trop mou de surcroît, mettant en avant les titres les plus Hard blues, en faisant une impasse regrettable sur des morceaux plus Heavy comme Massacre, qui auraient été plus entrainants. Alors bien sûr, il est toujours réjouissant d’entendre The Boys are back in Town, Jailbreak et surtout le traditionnel Whiskey in the Jar (et ses twin guitars celtiques), mais rien n’y fait : on finit par s’ennuyer, surtout que le mix n’est pas folichon non plus, à tel point que je regrette à l’heure où j’écris ces lignes de ne pas avoir plutôt opté pour le Pagan/Folk Metal de SKYFORGER, qui aux dires de l’ami Chuncho, a tout déchiré !
Après un « libérez l’apéro !!! » (le cri de ralliement du Fest) au camping, on revient vers 19H sur APOCALYPTICA qui livre un show sans surprise (3ème apparition au Hellfest) mais sans conteste très pro, même si leur chanteur présent sur la moitié de leurs morceau n’est pas forcément le meilleur choix qu’ils aient fait et que le départ de leur soliste rend leur musique un peu moins riche… Les chevelus venus du froid jouent toujours torse-nu, pour le plus grand plaisir des dames, mais aussi de Sergueï qui n’en perd pas une miette… Ils finissent par un Hall of the Mountain King qui remporte encore un grand succès.
19h55 : Autres routiers des Festivals (et de celui de Clisson en particulier), les gars de SODOM ne font toujours pas de prisonnier, au cours d’un live rouleau-compresseur typiquement germain. La pluie revient nous taquiner pour de bon, mais pas pour longtemps, espérons le…
21h : BLACK LABEL SOCIETY, c’est toujours très carré et massif. Zakk Wylde (arrivés en grande forme, ce qui fait plaisir vus ses récents problèmes de santé), une coiffe de chef indien sur la tête, nous gratifie d’ailleurs de longs soli (parfois peut être un peu too much, mais qui restent hallucinants de virtuosité, que ce soit au vibrato ou en tapping). Certes, en étant moins démonstratif, le redneck velu aurait pu jouer plus de morceaux, mais ses improvisations parfois hendrixiennes (à un moment, on se croirait revenu à Woodstock, en plein Star Spangled Banner !) forcent le respect. Pour le reste, lui et ses troupes envoient la purée avec les bourre-pif graisseux Funeral Bell, Suicide Messiah, des titres de The Blessed Hellride comme Stillborn,ou le plus récent Overlord.
22h : C’est par un tonitruant Horde of Chaos que Kreator prend la Main Stage 2 d’assaut, respecter les Conventions de Genèves n’est décidément pas à l’ordre du jour pour les thrasheurs de tout poil !!!! Mille Petrozza et ses sbires ne se sont pas calmés (des titres comme Pleasure to Kill ou Flag of Hate se passent de commentaires…), tant mieux !!!
En tout cas, une autre baffe monumentale qui aura marqué ce samedi, rarement placé sous le signe de la finesse, du moins jusqu’à l’arrivée des SCORPIONS qui lancent leur prestation à 23h00. La fatigue commence à nous terrasser, et c’est allongés près d’un feu bienvenu (les nuits sont fraîches en milieu océanique, surtout que l’été ne débute officiellement que la semaine suivante) puis sous les arbres que nous apprécions ce show très calibrés (a priori l’un de leurs derniers), assurés par des vieux renards qui assurent le spectacle en faisant preuve de tout leur métier. La voix de Klaus Meine est toujours belle, quoiqu’un peu altérée, mais il a passé la cinquantaine, alors chapeau ! Même si Rudolph Schenker est l’archétype du guitariste poseur et que le solo de ce cinglé de James Kotak à la batterie est trop long et pour tout dire pas très utile, la setlist est assez équilibrée entre classiques et titres de l’honorable dernière galette Made in Germany (Raised on Rock, par exemple). Mention spéciale à un très beau Holiday (la foule chante à plein poumons) et bien sûr Still Loving You que j’ai la chance de partager pour la première fois en live avec mon aimée (comme quoi, danser un slow en plein Hellfest, c’est possible !). Mais après cette séquence émotion, il y a aussi (et heureusement !) de vrais moments punchy (Rock you like a Hurricane, Big City Night, Black Out, The Zoo…). Pas le meilleur concert du plus célèbre groupe allemand, mais un live tout a fait honorable quand même.
A la fin du show des Teutons, la célèbre allocution de Patrick Roy défendant le Hard-Métal à l’Assemblée contre Boutin n’ Co est diffusée, suivie d’un feu d’artifice au son du For Whose About to Rock d’AC/DC qu’il aimait tant, pour rendre un ultime hommage au regretté député socialiste à la veste rouge. R.I.P…
Tombant de sommeil, ma chérie (elle s’est endormie pendant le show des Scorps, c’est dire !) et moi quittons le site durant le set pourtant très propre et technique de CORONER dont le Thrash alambiqué accompagne idéalement un verre de Glen Livet et un gavage aux M&Ms, avant de sombrer dans les bras réparateurs de Morphée. Mes deux frangins, qui eux sont restés jusqu’à la fin du concert du groupe qui s’est reformé pour le Fest, ont été subjugués ! Apparemment, ils n’ont pas été les seuls, car une véritable razzia s’abattit le lendemain sur leurs quelques CD encore disponibles à l’Extrem Market. Il faut dire que le groupe suisse avait splité il y a 15 ans déjà ! Depuis, impossible de dénicher le précieux graal, que ce soit en boutique spécialisée ou même sur le net, car les stocks sont tous épuisés. Vivement des rééditions, ou carrément un nouvel album !
Quand aux deux Mat(t)hieu, Chuncho et Bunny, j’ai eu bien raison de ne pas les suivre, car la bouteille de Ballentine qu’ils ont sacrifiée à Odin les a emmené dans une odyssée dont je tairais ici les détails (mais dans laquelle seraient impliqués des streateaseuses aux goût musicaux discutables, un vigile débonnaire, un sens de l’orientation très ‘‘particulier’’, une roue du destin, un vieux Dogon, une camaraderie salvatrice et une tourelle de tank…).Disons que la future paternité de Chuncho a été particulièrement célébrée ;-).
Dimanche 19/06/2011: The End…
10h (décidément, j’ai été ponctuel, sur ce coup-là !): éveillé par le Heavy sympatoche d’AUDREY HORNE, puis premier chargement de voiture pour préparer le départ du lendemain, ce qui s’avérera judicieux (à cause de bouchons monstres entre Clisson et Nantes lundi, j’ai failli arriver à la bourre pour mes cours à Caen, alors que je suis pourtant parti tôt, vers 9h, sacrifiant au passage une tente qui a vaillamment rendu les armes après ce dernier baroud d’honneur), pendant que ZUUL FX profite d’un désistement, visiblement ravi d’être là « à l’heure des croissants ». Son Métal moderne est un petit déjeuner tout à fait convenable !
11h45 : Mon entrée sur le site se fait donc sur TURISAS. Leur Heavy Viking a le don de mettre le public déjà nombreux d’humeur batailleuse, grâce à ses hymnes épiques, et leur Battle Metal final remporte logiquement un franc succès. C’est un des rares groupes qui rend utile et agréable l’accordéon (en même temps, quand il est joué par une Walkyrie géante toute en peintures de guerre et en fourrures…). Dommage que ce soit si court…
12h05 : suite à un chamboulement de programme dû à la défection de FIREWIND, c’est donc maintenant que joue SUP (décidément, les groupes français sont cantonnés aux ouvertures ‘‘matinales’’). Leur Métal synthétique et froid mais élégant voit alterner les vocaux death et les voix claires dépressives, pour un résultat empreint d’une noire beauté.
13h00 : petit moment de shopping en couple sur le Death technique d’ATHEIST, fort agréable au demeurant.
13h40 : Après une pizza famélique à 10 euros (c’est du vol !!!) vient la surprise ARKONA, unique groupe russe à avoir foulé les terres clissonnaises (du moins à ma connaissance). Leur Folk Death est des plus motivants, à tel point que c’est peut être la meilleure participation de l’assistance sous la Rock Hard Tent. Le genre de musique au punch si communicatif qu’il n’est pas besoin de comprendre les paroles pour être convaincu. L’impressionnante frontwoman, façon barbare en peaux de bêtes, est aussi à l’aise en growls qu’en chant traditionnel ! спасибо !!!
14h30 : Deuxième claque folk, la musique classieuse et métissée d’ORPHANED LAND qui recueille tous les suffrages. Le Chanteur Yossi, vêtu en Jésus, nous régale de ses vocaux impeccables et de ses grunts puissants ; alors que le groupe derrière est au taquet, que ce soit sur les titres de Mabool ou de The Never Ending Way of the Warrior. Une danseuse du ventre apparaît sur Nora el Nora, ce qui donne l’occasion au groupe de marier drapeaux syrien et Israélien, toujours dans la logique de sa démarche pour la Paix au Proche et Moyen-Orient (d’ailleurs l’excellent et dansant Sapari est basé sur un morceau traditionnel yéménite), ce qui nous vaut un courageux passage reggae [sic !] qui passe pourtant bien. A revoir avec plaisir au Motocultor le 19 aout 2011 !!!
15h17 : LOADED débarque, emmené par un Duff McKagan très classe (lunettes et fringues noires) qui, épaulé par son gang, nous balance son Hard Rock typiquement ricain. Sans être super original, c’est bien exécuté et ça fait plaisir de retrouver l’ex-GUNS à la guitare ainsi qu’au chant, pétant la forme, malgré tous ses excès désormais révolus (nous parlons quand même d’un homme dont la rate a ‘‘explosé’’…). S’il est loin d’être le meilleur vocaliste de la planète, sa voix est sincère. En plus, c’est une bande son idéale pour une réunion des 3 frangins (pour me consoler du départ forcé de ma Baby Dark pour cause d’épreuves d’examen le lendemain). Duff nous gratifie de sa cover du Attitude des MISFITS, ce qui met Greg aux anges ! Mister McKagan en profite à la fin du morceau pour prendre la basse qu’il tenait au sein des GUNS N’ ROSES pour un final jouissif puisque le blondinet nous envoie un It’s so easy inespéré. Oh yeah !!!
16h00 : je zappe PAIN OF SALVATION (je suis peu friand de leur musique que je trouve trop molle et maniérée) pour continuer à charger la voiture avec Greg. Par contre, mon autre ‘ti frère Romain (dont c’est le premier Hellfest !!!) a bien aimé. Je pense d’ailleurs n’être pas très objectif avec ce groupe, depuis leur piètre prestation dans les mêmes lieux mais dans des conditions calamiteuses en 2007.
17h15 : On revient pendant CAVALERA CONSPIRACY qui étonnement propose un set très pop… non, j’déconne !!! C’est du bon Thrash, bien bourrin à l’ancienne, comme on aime, quoi ! On a même droit à Refuse/Resist et Territory qui sont toujours aptes à réveiller les morts. Même si la guitare de Maxou est devenu plus décorative qu’autre chose, Marc Rizzo se chargeant de l’essentiel du boulot, que ce soit pour ses soli supersoniques ou pour les rythmiques marteau-piqueur. Et bien sûr, Roots Bloody Roots confirme qu’il est LE hit du Fest, il déclenche d’ailleurs un circle pit si intense que la poussière jaillit malgré le climat humide de ces derniers jours. Mais à la fin de leur concert, Greg me fera cependant remarquer que si les Brésiliens restent efficaces, notamment grâce à des anciens classiques de SEPULTURA qui ne peuvent qu’obtenir du succès en live, les deux frères Cavalera ne sont cependant plus que l’ombre d’eux même, Igor ne nous gratifiant plus autant des subtilités de son jeu tribal que par le passé, et Max semblant parfois manquer de motivation. Je n’aurais jamais pensé le dire un jour ; mais l’incarnation actuelle de SEPULTURA (pourtant moins ‘‘légitime’’) paraît en tout cas plus enthousiaste, voire plus efficace… Quand à leur derniers albums respectifs en date, la comparaison ne joue pas en faveur de Max n’ Co…
18h20 : La Terrorizer Tent ne peut accueillir tous les fans du groupe de classique Heavy Metal GRAND MAGUS, si bien que je mets plus de 10 minutes à pénétrer sous le chapiteau. Mais le jeu en vaut la chandelle car l’expression « power trio » prend ici tout son sens : la basse ronflante répond à une guitare acérée et une batterie d’airain, avec un chanteur et un style oscillant entre DEEP PURPLE, BLACK SABBATH et DIO. Old school, good school !!! Surtout avec des morceaux excellents comme Iron Will, Hammer of the North, I the Jury ou Black Sails. Ce n’est malheureusement pas assez long et ça mériterait un passage sur une scène bien plus grande: Ben Barbaud, si tu m’entends…
19h00 : Par politesse, je serai concis quant à MR.BIG qui propose un (Hard ?) Rock bien trop FM pour moi, je m’interroge d’ailleurs sur la pertinence de leur présence sur l’affiche…
20h13 : Le Hellfest rend enfin hommage à une grande dame du Métal, DORO, qui nous propose ses titres persos et ceux de son ancien groupe (WARLOCK), à savoir du bon vieux Heavy qu’elle sert avec beaucoup de conviction ! Elle pourrait être la mère des ados présents, mais le temps ne semble pas avoir de prise sur la fräulein (encore une preuve que le Rock en préserve certains !!!) : Burning Witches, I rule the Ruins mais aussi des moments de douceur comme Für Immer, sans compter le chant de ralliement All We Are !
21h00 : c’est avec une impatience légèrement teintée d’angoisse que j’attends la prestation du légendaire JUDAS PRIEST, qui commence sur les chapeaux de roue avec Rapid Fire, suivi de Metal God et du très bon Judas is Rising, puis avec le plus ancien Star Breaker. Constat : le PRIEST a de beaux restes même si Rob Halford triche un peu avec l’écho et n’est plus très mobile. Mais la section rythmique est toujours béton (pourtant Ian Hill ne bougera pas d’un poil pendant tout le set, par contre Scott Travis lancera le fameux Painkiller par son impressionnante intro de batterie). Glen Tipton assure en riff comme en solo, et Richie Faulkner,le remplaçant de KK Downing (snif !!!) gère bien. Après le très beau Victim of Change, une autre vieillerie : Never Satisfied. Si Rob est un peu à la peine au milieu de Night Crawler, il se rattrape sur le poignant Beyond the Realm of Death. On a même droit à un titre du dernier album (Nostradamus) à savoir Prophecy, suivi d’un très rare en live Blood Red Skies (Ram it Down) , puis c’est au tour de The Green Manalichi qui déclenche des clameurs, mais pas autant que le classique ultime Breaking the Law (avec pyrotechnie: pour cette dernière tournée, ils ont sorti une assez grosse production !). Le déjà cité Painkiller n’est pas vocalement parfait, mais ses hallucinants soli emporte le morceau. En guise de rappels, Rob revient juché sur une Harley Davidson pour Hell Bent for Leather et You’ve got another thing coming pour un final collectif tout feu, tout flamme ! Je suis donc heureux d’avoir eu la chance d’assister à cette dernière série de concerts fort bien nommée « Epitaph », moi qui ne les avais jamais vus avant. Si c’était un enterrement, alors c’était avec les honneurs : le Prêtre est mort, vive le Prêtre !!!
22h30 : THERION ne nous laisse pas le temps de reprendre notre souffle en attaquant par Blood of Kingu (malgré quelques problèmes de micro) et Cult of the Shadows puis en envoyant le fabuleux Rise of Sodom and Gomorrah sur laquelle la splendide voix de Lori Lewis fait merveille. Mais le facétieux Snowy Show n’est pas en reste, cela dit Thomas Vikström n’est pas mal non plus ! Le nouveau line up assure, même si le départ de Kristopher Neimann se fait sentir question soli, mais sans grande conséquence, heureusement : l’efficacité d’un Schwarzalbenheim par exemple, reste intacte, de même que celle d’un To Mega Therion qui fait toujours du bien par où il passe ! Sans compter la gargantuesque reprise d’ABBA (et si, ils ont osé !!!) Summer Night City.
23h25 : C’est le Carmina Burana qui introduit le concert d’Ozzy. Mais j’ai à peine le temps de prendre une photo que la batterie de l’appareil rend l’âme (je suis maudit, cette année !!!), donc je n’aurai aucun cliché d’OPETH et pour le Madman, je devrai me contenter d’une seule prise de vue à longue distance…
Le morceau d’ouverture est I Don’t Know. Au début, Papy Ozzy n’a pas l’air trop gâteux, même si sa voix n’a plus la splendeur d’antant (j’apprendrai plus tard qu’il souffre d’une laryngite et que son organe vocal s’est dégradé au fur et à mesure des festivals d’été ; l’obligeant même parfois à laisser la place à JUDAS PRIEST qui jouait alors 2h, avec des lasers en prime, solution que j’aurais d’ailleurs peut être préférée, vue la suite des événements…). Suicide Solution nous permet d’admirer les talents du soliste Gus G, alors que le Oz’ sort le canon à neige au grand dam de la sécu, de la fosse aux photographes et des premiers rangs. Vient ensuite la superbe intro aux claviers de Mister Crowley. Mais c’est encore meilleur quand les Anglais entament le War Pigs de Black Sab’. Il faut dire que le backing band est solide. Hélas, Bark at the Moon est massacrée par (l’ex-) « Prince des Ténèbres » et sur Goodbye to Romance, c’est carrément la voix d’un vieillard qui fait peine à entendre… D’ailleurs, après un Shot in the Dark bien amoché lui aussi, je décide d’aller me consoler avec une bière en attendant OPETH. Concernant le sieur Osbourne, c’est dommage d’avoir si mal vieilli, alors qu’il est pourtant entouré par de jeunes zicos talentueux, comme le prouvent leurs soli respectifs. Iron Man et Fairies Wear Boots sont deux lueurs d’espoir (Ozzy a au moins la décence de ne pas trop maltraiter ces tubes de BLACK SABBATH…) qui viennent quelque peu sauver les meubles, sa voix redevient potable sur I don’t want to change the World, avant de retomber dans le ridicule sur Crazy Train qu’il laisse d’ailleurs chanter en partie par la foule… En rappel, on a le droit à Paranoïd, toujours ça de bon à prendre… Mais je suis attristé car cette (ex- ?) légende qui est devenue la parodie d’elle-même, n’offrant que du moyen, voire du très mauvais. Déçu…
1h du mat’ : OPETH attaque par une version sépulcrale de The Grand Conjuration qui commence cette prestation de façon bien violente. Superbes lights pour enchaîner sur le très doux et beau Damnation (les Suédois aiment jouer sur les contrastes !). La chanson Father’s son est ainsi un bon exemple de la versatilité de ce groupe talentueux, commençant par une charge Death avant de virer à la jam free jazz, puis de revenir au gros Métal qui tache, un vrai délice !!! Après un peu d’humour venu du froid signé Mikael Akerfeldt, c’est au tour d’In my time of need, nouvelle pause mélodique d’une grande beauté. Retour à la lourdeur avec Master’s apprentice. Mais c’est quand arrive The Drapery Fall (le morceau par lequel j’ai découvert ce combo sublime et si original) que je rugis de plaisir ! Le show se termine par l’énigmatique Hex. OPETH mérite vraiment sa place avantageuse sur l’affiche (en plus, leur musique prend toute sa dimension magique la nuit) et permet de finir cette 6ème édition du Hellfest en beauté.
Post Scriptum : We are a happy family !!!
Si on doit dresser un bilan de cette session 2011, on peut affirmer que le succès est encore au rendez-vous. Il faut dire que le Hellfest a maintenant atteint son rythme de croisière et que son organisation est désormais bien rodée, évitant toutes les anciennes erreurs de jeunesse. Le site était le même que celui de l’année précédente, le camping était juste encore plus grand. La bonne nouvelle, c’est que le festival va être pérennisé dans la belle ville de Clisson, mais 400m plus loin (un lycée devant être construit à l’emplacement actuel).
Personnellement, j’ai été globalement satisfait, notamment par les groupes (mis à part les quelques critiques déjà évoquées), même si ce n’était peut être pas la plus belle programmation de l’histoire du Fest. Le temps fut souvent pénible à supporter, mais c’est un aléa qui échappe à la maîtrise des organisateurs, et puis on n’a pas non plus connu les conditions extrêmes et leurs conséquences désastreuses de 2007.
Pour moi, les moments forts en 2011 ont été MORBID ANGEL, IN FLAMES, OPETH, JUDAS PRIEST, ORPHANED LAND et KREATOR. Les découvertes étant ARKONA, DODHEIMSGARD et la confirmation du talent de GRAND MAGUS. Quant au prix de la bonne humeur, il va sans conteste à MAXIMUM THE HORMONE ! J’ai peu de déceptions, à part la voix d’Ozzy et, dans une moindre mesure, le live de THIN LIZZY.
Mais la grande nouveauté me concernant, qui a apporté un vrai plus pour cette édition, c’est d’avoir fait le festi en famille (les 3 Blottière étaient réunis !!!), entre amis ET en couple (première expérience très positive pour ma chérie).
Après, on peut débattre de l’évolution de cette manifestation. C’est vrai qu’elle déclenche une affluence toujours plus grande, ce qui est une bonne chose pour notre courant musical en France, mais le revers de la médaille, c’est la surpopulation car le site actuel arrive à quasi saturation (il faut désormais arriver dès le jeudi midi pour être sûr d’avoir une place correcte au camping). La grande question, lancée par Greg, est de savoir si ce « festival des musiques extrêmes » n’est pas en train de devenir « trop commercial», la légitimité de voir des groupes comme Mr BIG, THIN LIZZY, voire SCORPIONS (dont le cachet n’est pas négligeable) pouvant être débattue. Surtout que le prix des places ne cesse d’augmenter (144 euros pour un pass 3 jours à plein tarif, ce n’est pas un mince investissement…). D’un autre côté, c’est la diversité de l’affiche qui fait l’intérêt de cet événement, à la fois ‘‘grand public’’ (enfin, ce n’est pas Johny non plus…) sur les Main Stages et plus pointu sous les tentes, avec des journées plus ou moins « à thème » suivant les goûts de chacun. Malgré les 80 000 entrées, l’ambiance réussit le tour de force de rester conviviale. Enfin, pour ce qui est des pronostics, je ne désespère toujours pas de voir Rammstein, System Of A Down et/ou Iron Maiden en 2012 (même si certains tourneurs plus intéressés par leur profit que passionnés par la musique mettent des bâtons dans les roues des organisateurs…). Alors, longue vie au Hellfest !!!